paysagistes concepteurs

Festival « City Landscape » – Taipei (Taiwan)

Lieu Fabrique nationale Taiwan Beer, Taipei
Mission Conception et réalisation
Programme Création d’un parcours scénographique en 8 stations
M. d’ouvrage Direction des affaires culturelles de Taipei
Équipe Ensemble NOAO
Calendrier Novembre 2005

Projet

Revisiter l’espace industriel de la brasserie nationale de Taipei plant pour en pressentir les enjeux urbains de demain nous amène à interroger un espace à la fois au coeur de la ville et en marge de la ville. Le site se présente comme un témoin singulier de l’effervescence passée, qui, à équidistance du quartier ancien et de la tour 101, rythme la vie de la capitale.
Point d’articulation et trait d’union entre passé et présent, espace d’intermède dans un monde post industriel. Un ailleurs en errance, un espace en vacance avec ses interstices à saisir le temps de l’installation. Ce qui nous importe avant toute chose, c’est la promiscuité que la ville inspire. La nécessité de ne pas zapper cette réalité suggère que notre participation se mette au service d’une dimension aujourd’hui peu perceptible: la vacance implicite des espaces comme alternative à la densité urbaine et à l’inflation des signes. Nous saisissons cette occasion pour prendre acte du rapport qu’entretiennent les habitants avec leur ville en proposant une exploration active de l’usine jalonnée de 8 stations/installations. Ainsi, s’il est difficile d’associer en amont les habitants du quartier à la manifestation, les protagonistes ont à coeur d’attirer l’attention des visiteurs sur certains enjeux urbains en multipliant les visites guidées.
Face à la démesure des espaces, il nous faut créer un lieu où se poser, un lieu qui puisse raviver l’échange et la parole et, qui plus est, le mano à mano.
La station N°2 emprunte à l’univers du jardin le goût de la détente et du partage.
Plus qu’une forme symbolique, nous aimerions que le «lieu» soit d’abord une expression sensorielle, (écouter la respiration de l’usine, faire voir, sentir), puis- qu’il invite à l’échange des paroles, à la rencontre. L’eau en miroir ici adulée se prête au jeu. C’est ici la métaphore du ciel dans la ville, qui prend la figure du fleuve majestueux. Est-ce que le fleuve ne charrie pas chaque jour des îlots de terres, arrachés aux berges, des îles, des rubis, pour aller, à quelques encablures d’ici, se perdre dans la mer de Chine? Et si notre agenda se transformait en un jardin flottant.